CHINE DYNASTIE MING, MARQUE ET PÉRIODE WANLI (1575 - 1620)


CHINE DYNASTIE MING, MARQUE ET PÉRIODE WANLI (1575 - 1620)



= Rare et important vase d'applique, de forme double-gourde, en porcelaine aux émaux wucai, à décor de phénix et coqs. Le vase à dos plat, reposant sur un court pied décoré d'une frise de grecques et de rinceaux floraux, la partie inférieure ornée de deux coqs affrontés parmi les fleurs et les rochers.

La taille étroite émaillée de plusieurs frises de têtes de ruyi superposées. En partie supérieure, deux phénix parmi les nuées.

La lèvre soulignée par des motifs de feuilles de bananier. Le revers avec une marque

Wanli à six caractères en kaishu en bleu sous couverte dans un cartouche enserré entre une fleur et une feuille de lotus.

H. 30.9 cm



PROVENANCE

Collection Victor Segalen, puis par descendance.



NOTE

L'origine des vases d'appliques remonte à la dynastie Ming mais on dénombre cependant très peu de pièces de cette typologie pour cette période, et plus rares encore sont celles portant une marque impériale, à l'image de la pièce que nous présentons aujourd'hui. Les quelques exemples connus sont conservés dans de prestigieuses collections publiques et privées. Un exemple proche à la Baur Collection, Genève et illustré dans AYERS John, « Chinese Ceramics in the Baur

Collection, Geneva », 1999, vol. 1, pl. 101, un autre vase d'applique dans les collections du Tianjin

City Art Museum publiée dans « Zhongguo taoci quanji », vol. 13, Shanghai, 2000, pl. 110. La pièce la plus proche stylistiquement et iconographiquement du présent vase, est celle conservée dans les collections du Musée du Palais, Beijing, Elle est illustrée dans « Porcelains in Polychrome and

Contrasting Colours: The Complete Collection of

Treasures of the Palace Museum », Hong Kong, 1999, pl. 30, p. 33.



Collection personnelle de Victor Segalen

Lots 88 à 90



Étonnant voyageur, Victor Segalen (1878- 1919) n'aura eu de cesse d'arpenter les contrées lointaines, qu'elles soient polynésiennes, chinoises, poétiques ou littéraires. On lui connaît mille vies, d'abord médecin de marine, puis archéologue-poète défricheur des grands tombeaux Han, et surtout romancier des lointains.

Loin de son port d'attache brestois, Segalen trouve un premier souffle en 1903 aux Marquises et à Tahiti. Il tire de cette expérience aux antipodes plusieurs essais et romans. En 1908, il suit des cours de chinois sous la houlette du grand sinologue Édouard Chavannes. Ayant obtenu une affectation en Chine, il s'installe donc à Pékin avec sa famille. Deux expéditions archéologiques majeures et de nombreux écrits naîtront de ce séjour chinois. La Grande Guerre et ses bouleversements imposent un coup d'arrêt aux travaux qu'il poursuivait depuis son arrivée en 1909. De retour en France, il est mobilisé un temps puis se consacre à l'écriture et à la médecine.

L'année 1917 lui offre l'opportunité d'une ultime mission archéologique en Chine avant son décès prématuré en 1919.

Au cours de son séjour à Pékin de 1909 à 1914, Victor Segalen collectionna peintures, jades, estampages et porcelaines dont il ornera son bureau. Cette collection retranscrit sa rencontre intérieure avec la tradition esthétique chinoise.

Les pièces de sa collection personnelle que nous présentons, sont un fragment du « génie chinois » qu'il rêvait montrer au monde, une vision nouvelle de l'art chinois, loin des présupposés de son époque.



中国



万历官窑

万历年间(1575-1620)

罕见且重要的五彩凤纹葫芦形璧瓶



= A rare and important double-gourd wall vase in wucai enamel porcelain, decorated with phoenixes and roosters. The vase has a flat back, resting on a short foot decorated with a frieze of Greek and floral scrolls, the lower part adorned with two roosters facing each other among flowers and rocks.

The narrow waist is glazed with several superimposed ruyi head friezes. The upper part features two phoenixes among clouds.

The lip emphasized by banana leaf motifs. The reverse with a

Wanli six-character kaishu mark in blue underglaze in a cartouche enclosed between a flower and a lotus leaf.

H. 30.9 cm



PROVENANCE

Victor Segalen collection, then by descent.



NOTE

Although the origin of sconce vases dates back to the Ming dynasty, there are very few pieces of this type from this period, and even fewer bearing an imperial mark, like the piece we are presenting today. The few known examples are held in prestigious public and private collections. A close example is in the Baur Collection, Geneva, illustrated in AYERS John, "Chinese Ceramics in the Baur

Collection, Geneva", 1999, vol. 1, pl. 101, another sconce vase in the collections of the Tianjin

City Art Museum published in "Zhongguo taoci quanji", vol. 13, Shanghai, 2000, pl. 110. The piece closest in style and iconography to the present vase is in the collections of the Palace Museum, Beijing, illustrated in "Porcelains in Polychrome and Contrasting Colours

Contrasting Colours: The Complete Collection of

Treasures of the Palace Museum", Hong Kong, 1999, pl. 30, p. 33.



Victor Segalen personal collection

Lots 88 to 90



An astonishing traveler, Victor Segalen (1878-1919) never ceased to explore faraway lands, be they Polynesian, Chinese, poetic or literary. He lived a thousand lives, first as a naval doctor, then as an archaeologist-poet who unearthed the great Han tombs, and above all as a novelist of far-off lands.

Far from his home port of Brest, Segalen found his first inspiration in 1903 in the Marquesas Islands and Tahiti. He drew on this antipodean experience to write several essays and novels. In 1908, he studied Chinese under the great sinologist Édouard Chavannes. Having obtained a posting to China, he settled in Peking with his family. Two major archaeological expeditions and numerous writings were born of this Chinese sojourn. The Great War and its upheavals brought to a halt the work he had been pursuing since his arrival in 1909. Back in France, he was drafted for a time, then devoted himself to writing and medicine.

The year 1917 offered him the opportunity of a final archaeological mission in China before his untimely death in 1919.

During his stay in Peking from 1909 to 1914, Victor Segalen collected paintings, jades, prints and porcelain to decorate his office. This collection reflects his inner encounter with the Chinese aesthetic tradition.

The pieces we present from his personal collection are a fragment of the "Chinese genius" he dreamed of showing the world, a new vision of Chinese art, far removed from the presuppositions of his time.


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